Turbo Triste, premier covoiturage en tralala car pour Magicien Windows et Porta's, finit dans le fossé sonore entre electrodaddy core et hip hop bubble noise. Ça fait tutut façon (chi)CAN sans groove et puis vroum vroum comme du Tinette Fan Club. Ça finira sûrement au shitparade sur Radio Trafic mais c'est quand même vachement beau parce que c'est surtout vraiment triste.

Jo Llcool : « J’ai rencontré Thomas de Porta's (groupe à dimension variable formé avec Sylvie Balestra et Nicolas Godin) il y a de cela pas mal d’années à Toulouse, une belle amitié en est née rapidement. Peu après, je suis parti faire un stage chez les Requins Marteaux (pour lesquels il travaillait) j’y ai passé une quinzaine de jours entre chez lui et le local. Une très belle expérience à boire des 1664 périmées, nettoyer les planches de Winshluss, découvrir le travail titanesque et complexe d’un éditeur indépendant, découvrir aussi le Albi qu’on voyait dans la revue Ferraille et de nouvelles musiques expérimentales. Mais tout aussi excitant, le soir quand on ne faisait pas des collages, on s’est mis à bricoler de la musique avec des mini disc, un walkman, des pédales d’effet et un synthé, étape cruciale pour moi car ça m’a appris une nouvelle façon décomplexée et fun de faire des chansons, une technique que j’utilise toujours pour mon projet Magicien Windows. La vie a fait qu’on s’est perdu de vue à cause de la distance principalement il me semble, je n’arrive pas vraiment à comprendre pourquoi en vrai. Il y a quelques mois Thomas m’a dit bien aimer un de mes enregistrements et m’a envoyé un clip de son projet Porta’s que j’ai trouvé dément ! C’est là que ça a fait tilt, je lui ai proposé une collaboration, mon exercice favori... Ni une ni deux, il m’a envoyé deux fichiers remplis de bouts de chansons improbables mais superbes aux titres invraisemblables via un obscur site Suisse de stockage. J’aime quand ce genre de choses vont vites et restent spontanées. J’ai donc frénétiquement finalisé des chansons à partir des siennes sans rien en modifier, juste en me faufilant pour y ajouter mes petites parties. Exactement comme dans son appart à Albi à l’époque, le résultat me bluffe à chaque écoute ; c’est bancal et beau comme notre amitié. Nous avons ensuite décidé au fil de nos discussions entre des questionnements sur l’éducation des enfants, de notre consommation d’alcool que ça serait la musique originale du court métrage Turbo Triste qu’il n’a jamais pu produire et dont Vanessa Bonnet nous a fait l’immense honneur de réaliser le trailer pour lancer le disque. Le pitch ? Une histoire d’amour fragile comme ce disque et notre amitié. »